De nombreuses études* démontrent que la dépression post-partum (DPP) est un phénomène fréquent, affectant 10% des femmes dans les pays occidentaux, et qu'il engendre de nombreuses répercussions sur l’enfant, augmentant les troubles chez le petit enfant, le risque de dépression chez l’adolescent, et réduisant le niveau d'apprentissage scolaire. La dépression post-partum double le risque de troubles du comportement chez le jeune enfant qui est un des motifs de consultation le plus courant en pédopsychiatrie.
Myriam Szejer donne cette définition éloquente et juste: "Un moment de véritable dépression où tous les cadavres sortent des placards". En effet ce serait un moment complexe et universel qui cumulerait le stress de la fin de grossesse, celui de l'accouchement et un état de "mise à nu psychique" pour permettre un "accordage affectif" entre la mère et son nouveau né.
Monique Bydlowsky pense que "Le cristal du Moi maternel serait en partie désorganisé et le blues serait alors l'exacerbation de cette préparation de l'esprit maternel à saisir les indices en provenance de son enfant".
On commence à parler de cet état au milieu des années 1950, alors que les femmes commencent à accoucher en milieu hospitalier et plus à domicile, elles sont alors arrachées à leur cadre quotidien et soumises aux médecins, comme dépossédées de leur corps en accouchant.
Pour Mélanie Klein et Donald Winicott, ce serait L'expression des mouvements psychiques maternels et notamment celui d'une grande ambivalence face au bébé rêvé merveilleux qu'elle attendait et celui exigeant et dépendant de la réalité. L'épisode du baby blues renforcerait la possibilité d'investissement affectif avec l'enfant réel.
Jean Marie Delassus parle d'un "temps d'attente et de vacillement où le tout comme le rien peut arriver" et souligne un temps où la relation mère/Bébé se met en place. Cette période délicate est un temps d'ajustement au cours duquel après neuf mois d'intimité avec son l'enfant, la mère rencontre enfin son bébé:
« Il était en elle, et maintenant, il est "hors" d'elle. La maman flotte, se sent bizarre. Elle a changé de fuseau du coeur et se trouve en décalage avec le monde extérieur. Une lame de fond la submerge Elle ne reconnaît plus son identité habituelle, elle connaît mal sa nouvelle identité. Des larmes peuvent jaillir, la tristesse et le doute l'envahir... » Psychanalyse de la naissance de Jean Marie Delassus.
Ainsi, les deux identités s'entrechoquent dans ce moment immédiat de post-accouchement. On sait que les mères dont la dépression persiste au-delà de 8 mois après la naissance présentent un risque accru de dépression prolongée (risque observé jusqu’au 11 ans de leur enfant). Le risque de répercussion chez l’enfant est alors plus important, en particulier lorsque la dépression est d’intensité sévère.
Les praticiens doivent donc apprendre à repérer et à prendre en charge ces femmes durant la période périnatale, mais aussi tout au long de la première année suivant l’accouchement, de façon à limiter les conséquences chez l’enfant.
Le Cabinet Thérapies Parent Enfant est spécialiste de la périnatalité et accompagne les femmes de manière personalisée pour limiter les répercutions sur les bébés de mères déprimées.
* Netsi E. et al. Association of Persistent and Severe Postnatal Depression With Child Outcomes. JAMA Psychiatry. Published online January 31, 2018. Doi:10.1001/jamapsychiatry.2017.4363.
|
|
|